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Le cri du Kikiwi
25 août 2007

GR 400 : de Murat au col de Font de cère

Au départ, c'était juste un projet pour rêver... Dans le genre "Oui, cet été, nous deux en vacances en même temps, on irait dans un pays lointain et hostile, rien qu'avec nos pieds, et on ferait un grand tour dans nos volcans préférés". Nous sommes mêmes allé jusqu'à acheter le guide, pour rêver mieux. Et puis, petit à petit, les achats se sont précisés : le réchaud, le tapis de sol, les serviettes déjà mouillées spécialement étudiées pour sécher sans s'alourdir, tout ça tout ça.
Et puis, un jour, zou, nous sommes montés dans la Pétrolette direction Murat. Même qu'on est arrivés à Murat et qu'on y a monté la tente. Ce que nous n'avons pas réussi à faire, par contre, c'est de dormir à Murat, sous la tente, sur les tapis de sol. Il faisait 8°C pour des duvets prévus pour plutôt 20°C, du vent, de la pluie et nous nous étions sagement installés dans un endroit calme, sous un lampadaire très efficace.
Après cette merveilleuse nuit, un coup de téléphone à la météo annonçant un maintien des températures pendant encore plusieurs jours, nous avons sagement pris le parti de ranger la tente et de réserver dans tous les gîtes de notre parcours. C'était encore du rêve, tout ça.
Là où ça a commencé à être singulièrement réel, c'est quand nous avons lacé les chaussures, fermé la voiture à clé, hissé les sacs à dos sur nos petites épaules et qu'on a commencé à grimper sur les hauteurs de Murat... Là c'était plus du rêve c'était la vraie réalité : c'est nous, nos pieds et nos sacs à dos qui partaient pour 8 jours faire le tour du volcan cantalien, 150 km de balade en itinérant... Et ben c'était drôlement excitant !

  • GR 400: jour 1, de Murat à Super Lioran

DSCN2861

Le jour 1 fait suite à cette nuit de folie, à trembloter dans des duvets pas adaptés. Et qu'on ne me traite pas de sang de navet, l'homme fort, même duveteux, avait, lui aussi, froid, dans son duvet. Ok, c'était aussi parce que j'avais exigé la fusion des deux duvets pour prévenir les engelures. Du coup, non seulement, je ne me suis pas réchauffée, mais l'homme s'est considérablement refroidi. Nous avons donc tâté l'une des limites de l'amour, là. Parce que j'ai continué à avoir froid et l'homme a commencé à avoir froid. Mais comme lui pensait que je me réchauffais et que je ne voulais pas risquer de l'inquiéter en lui annonçant que sa présence ne me servait en rien, nous avons bien failli risquer la congélation conjointe. Ce qui aurait été, convenons-en, une bien bête fin pour un couple si épris l'un de l'autre.
Cependant, alors que nous partions, le coeur heureux, à l'assaut des DSCN2862volcans derrière Murat, nous n'imaginions pas encore que, du froid, nous aurions encore à en affronter et bien plus rapidement que nous pouvions l'envisager. N'anticipons pas sur ce plaisir, toutefois, nous étions bien, au début de ce périple, le coeur en joie et les jambes fringantes, en route pour avaler d'une traite tous les sommets que le GR aurait coeur de semer sur notre chemin.
En passant, vous apprendrez, comme nous, que la meilleure des limonades s'achète dans une charmante échoppe de Murat. Pour l'adresse, merci de nous contacter.

DSCN2865Les premiers sommets volcans nous prirent comme par magie... Râh que c'est bon de retrouver tout ce vert bossué, avec de belles roches volcaniques que, même sans connaître leur nom, déjà leur rugosité fait du bien aux yeux. Du râpeux, vous dis-je ! Du rude ! Du "qui fait pas de chichis" ! Retour dans un Eden verdoyant dont, Adam et Eve moderne, nous fûmes éjectés pour avoir voulu mordre à la pomme de la fonction publique... Revenir sur les lieux de notre idyllique passé, et y revenir aussi modestes que de simples marcheurs à pied, n'était-ce pas un pèlerinage, un appel à la commisération divine ? Ceci dit, quand Dieu s'appelle Roselyne Bachelot (actuelle ministre de la santé), ma foi, on préfère revenir sagement les pieds sur terre et se souvenir, que, certes, c'est bien joli tout ça, mais qu'on est quand même là pour les vacances et pas pour se farcir la tête avec des choses bien trop compliquées pour son petit QI.
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Chemin faisant, nous croisâmes les habitants de ces terres farouches. Solidement campées sur leurs pattes, les cornes vaillamment pointées vers le ciel, la robe d'un rouge flamboyant, la Salers regarde paisiblement passer les randonneurs en mâchonnant quelque chose, avec dans le regard toute la sauvagerie d'une tondeuse. J'ai l'air critique, comme ça, mais il faut bien avouer, et vous finirez par être complètement d'accord, que la Salers est la plus belle vache du monde. Cette robe, ces cornes, cet air parfois mutin, acceptons ce don du ciel : la vache auvergnate est la plus belle du monde ! Qui plus est, à l'origine, le Saint Nectaire en était issu, ce qui lui donne un caractère presque divin...

DSCN2878Jusqu'ici, comme vous pouvez le constater par le badinage discret qui perce à travers les propos, le sentier se faisait sympathique. Cependant, comme le dit si bien l'adage "L'important, c'est pas la chute, c'est l'atterrissage". Nous allions l'apprendre à nos dépends, et vous allez en avoir pour votre argent, c'est promis.
Tout d'abord, la montée s'est faite plus abrupte et beaucoup moins ensoleillée. "Gasp", nous dîmes-nous "Ca s'annonce moins bien par là haut". Et, effectivement, nous entrâmes dans une nappe de brouillard qui était d'une part fort épais et d'autre part fort frisquet. Point de souci, en bons randonneurs prévoyants, nous avions des polaires et j'avais mêmes de gants (heureusement oubliés dans la boite à gants de la voiture depuis l'hiver dernier... Des fois j'admire ma faculté à laisser traîner les choses indéfiniment : ça finit par être utile au moins une fois sur 100 !). Cependant, ce que nous n'avions pas prévu, c'était les passe-montagne. En effet, pour éviter la gelée de barbe ou la prise en glace des lunettes, ça n'aurait peut-être pas été du luxe.

DSCN2881DSCN2882DSCN2883C'est donc sous le brouillard givrant que s'est déroulée la presque totalité de cette première journée. Du Roc de l'Aigle ou du téton de Vénus, nous n'avons guère vu que des noms sur une carte... Qui plus est, comme il n'était pas forcément facile de se repérer dans cette purée de pois, nous nous sommes souvent trompés sur notre situation... Anticipant joyeusement notre avancée de plusieurs kilomètres. Ce qui, quand on arrive au point qu'on pense avoir dépassé depuis plusieurs heures a un impact assez catastrophique sur le moral. Si si.
Arrivés le soir au Col de Font de Cère, où nous avions réservé pour la nuit, nous avons adoré la truffade et la tarte aux myrtilles, mais encore plus la douche chaude... Et une bonne nuit de sommeil AU CHAUD !

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