La bête aux baskets
Hello you all ! Ce blog a fait une lonnnngue pause ces derniers mois. Je ne garantis pas une actualisation journalière (à moins que l'évolution du rangement de mon bureau n'amène le délire des foules, auquel cas, je ferais peut-être un effort...) mais, allez, je vais essayer de revenir régulièrement.
Pour aujourd'hui, puisque tout le monde a été sage (un peu trop, peut-être, j'aurais aimé des barrages, une grève générale pour le retour des posts de ce blog, mais bon, ma modestie naturelle survivra), je vas vous raconter une histoire. Celle de la bestiole qui avait des baskets aux pieds. Mais d'abord, quelques mots d'introduction.
C'était une belle fin de semaine telle que la Guyane en connaît. Désireux d'aller profiter de la fraîcheur du sous-bois, nous prîmes la route de Kaw, pour y voir passer les bêbêtes. Celles avec une crête sur la tête (dont je vous ai déjà détaillé les moeurs amoureuses et dont vous vous êtes sans doute inspirés afin de mettre du piment dans votre vie privée, ce que je conçois), mais aussi les autres, moins prévisibles mais tout aussi chouquinettes.
La chance nous poursuit, car nous vîmes de ces volatiles précieux, avec leurs plumettes croquignolettes et leur couleur inoubliable. Déchaînés de passion, les mâles eurent même quelques altercations les uns avec les autres, histoire de prouver à Madame qu'on était (presque) prêt à froisser ses plumettis pour elle. L'amour ne nous aveuglant pas, nous, nous avons bien noté que ces fanfarons faisaient très attention à ne pas se toucher, histoire de ne pas s'abîmer. Des dandys, vous dis-je...
Marchant, sur le retour, le nez en l'air et les yeux dans les feuilles, nous vîmes tomber, lourdement et sans grâce une espèce de chose non identifiée. Cette bête, aptère, ayant chu sur le dos, eu quelques difficultés pour se remettre d'aplomb. Heureusement, la bête, car c'était elle, avait ses baskets pour faire contre poids. De retour en position de marche, la bête semblait prise d'une volonté farouche de monter aux arbres, se prenant, peut-être, pour une élégante chose légère et aux pieds adhérents ce que, visiblement, elle n'était pas.
Peut-être était-ce une élégante chose ailée qui avait, par mégarde, heurté une méchante sorcière qui, de rage, l'avait transformée en bête aux baskets ? Débordant de commisération pour la chose, nous enjoingîmes l'homme d'embrasser la bête, afin de lui redonner son apparence originelle. Ce à quoi, l'homme, d'un pragmatisme sans faille, rétorqua qu'il avait déjà sauvé une belle (la femme, vous l'aurez reconnue) et qu'il ne souhaitait pas subir le même sort que la bête aux baskets en embrassant une inconnue. On n'est jamais trop prudent avec les sorcières c'est bien vrai. Et puis ça flatte mon ego...
A court d'idée, nous vîmes donc s'éloigner la bête aux baskets, avec son long nez qui en fait peut-être une sorte de cousine des butineurs de fleurs, la légèreté en moins. En l'espace de la traversée d'un tronc, elle réussi tout de même à se casser la margoulette 5 fois, à s'emmêler les baskets une paire de fois, à se coincer le nez dans une écaille de bois... C'est donc avec une foi assez relative dans sa survie que nous lui souhaitâmes de retrouver rapidement sa forme originelle... au risque de se tranformer assez vite en une matière non moins élégante de caca de grenouille...