Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le cri du Kikiwi
30 décembre 2007

La Guyane vue de près

DSCN3240A l'occasion de sorties terrain de mes collègues, j'ai pu profiter de quelques voyages par voie de fleuve ou par voie aérienne par delà les limites de l'île de Cayenne... On m'avait dit qu'il fallait que j'y aille (selon le ton de la voix, ça pouvait presque s'apparenter à une corvée) pour me rendre compte de ce qu'est "l'intérieur" et "le fleuve". Les conditions de vie étant fort différentes ici et là, je me devais de voir de mes petits yeux pour être en mesure d'adapter mes consignes, si tant est que j'en édicte, selon l'endroit où elles s'appliqueraient.

Donc première virée : Apatou ! Cette charmante bourgade du Maroni n'est, pour le DSCN3252moment, pas accessible par la route. Elle est en construction. Donc, pour aller rencontrer le Maire d'Apatou, une seule solution : la pirogue. Ce jour là, nous eumes une chance d'enfer. La pirogue en question était munie de dossiers et, surtout, de coussins fort épais. Mon collègue me racontait, avec encore quelques tiraillements dans la voix, combien son dernier trajet vers Grand Santi, dans une pirogue sans dossier et sans coussins, d'une durée de 7 heures, avait été difficile à vivre. Je veux bien le croire. Et puis, devant moi, y'avait Rambo. Avec treillis militaire et tout. Attendez, j'ai la méga classe, je voyage avec des VIP... Qui a dit qu'il avait vieilli ?

En montant vers Apatou, on passe devant de multiples "Campu". Ce sont des bourgs, dispatchés le long du fleuve, un coup à droite et alors les gens sont français, un coup à gauche et alors ils sont surinamiens. Vu du fleuve, c'est assez surréaliste de penser que naître ici ou là peut avoir tant d'influence sur une vie. D'ailleurs, c'est tellement surréaliste que les femmes viennent en masse accoucher à l'hôpital de Saint Laurent du Maroni, que leurs enfants aient la possibilité d'être français.

Dans ces campus, beaucoup d'activités se font "au fleuve". Les pirogues sontDSCN3246 amarrées devant les habitations, sur la plage. Les gamins courent, jouent, sa cassent la figure... Des gamins normaux quoi. On voit pas mal de femmes, des bassines partout, faire leur lessive, leur vaisselle... Faut préciser que les gens n'ont pas l'eau courante, dans ces coins reculés... Il y a une pompe à bras au milieu du village et après, zou, tout au fleuve ! Ben oui, tirer des tuyaux ça coûte cher. Les entretenir aussi. Donc, pour limiter les maladies liées à la boisson d'eau polluée (ben oui, boire de l'eau de lessive, ça fait généralement buller les intestins...) et ben il y a la pompe à bras.

Après tout ça, on arrive à Apatou. Je vous passe sur la réunion, qui, pour fort intéressante qu'elle était, ne constitue pas le genre de chose que je me plais à décrire. Après tout c'était du boulot et puis là, quand même, j'écris pour la distraction (la mienne et, je me plais à le croire, la vôtre itou !) ! Apatou est donc une jolie bourgade, perdue entre le fleuve et la forêt. Les rues, en terre, sillonnent au milieu de maisons en bois, très aérées, avec des cuisines extérieures et, comble du dépaysement après Cayenne, sans barreaux aux fenêtres... Visiblement tout le monde se connaît dans ce petit coin de terre. Ca fuse dans tous les sens et les étrangers peuvent, de temps en temps, sentir résonner à leurs oreilles la fameuse musique d'Ennio Morriconne, quand le "stranger" arrive au "saloon" et qu'il n'a pas encore fait la preuve qu'il sait se servir de son "sept coups". Pas vu Clint Eastwood, pour les amatrices. 

DSCN3266 DSCN3263 DSCN3262 DSCN3267

Le retour se fait de la même façon : pirogue et gros coussins... A ceci près que l'heure de la sieste est passée et qu'il faut bien se reposer un peu. Alors c'est sieste en pirogue, avec quelques embruns pour se rafraîchir et la crème solaire pour ne pas se faire boucaner sur place... 

DSCN3264

Publicité
Publicité
Commentaires
Le cri du Kikiwi
Publicité
Archives
Publicité