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Le cri du Kikiwi
5 janvier 2008

La Guyane vue d'en haut

DSCN3399Après l'avoir vue de près, c'est intéressant d'aller la voir d'en haut, la Guyane... Toujours dans le cadre du boulot, l'une de mes collègues va régulièrement dans l'intérieur, mais comme elle est un peu pressée par le temps (échantillons à ramener vite vite vite à Cayenne) et ben la seule solution c'est l'hélicoptère. Alors bon, comme je suis nouvelle arrivée et complètement naïve encore une fois sur ce qu'est la Guyane du lointain et ben zou, ma place était réservée dans l'appareil volant à ventilateurs (y'en a un à plat, genre brasseur d'air, c'est curieux mais assez efficace, faut le reconnaître).

Ayant déjà eu l'occasion, dans mes jeunes années calédoniennes, de faire une mission en hélicoptère, j'ai même pu faire ma blazée au décollage. Et ouais, il m'en faut beaucoup pour être étonnée, quand même, je suis pas de la bleusaille moi, Madame.

DSCN3370Première destination : Camopi. Alors alors, Camopi, c'est un village sur l'Oyapock. Pour ceux qui ne suivent pas, l'Oyapock c'est le fleuve qui sépare le Brésil de la Guyane. Donc, alors que la Maroni est à l'ouest, l'Oyapock est à l'est. Et Camopi est le dernier village qui ne fait pas partie de la zone interdite (frissons !). On y reviendra. Camopi, donc, est une charmante bourgade sans route goudronnée, sans bar-tabac (donc pas de souci d'application de la loi anti-tabac, ils coulent des jours heureux...) mais avec une école, un dispensaire et le Brésil en face. Ce qui fait que, ce qui ne se trouve pas là, et bien on va le chercher en face (le bar-tabac PMU, notamment). Les maisons sont, pour la plupart construites sur le même moule : en bois et très ouvertes. Pas compliqué, la seule pièce fermée, c'est la salle de bains-WC. Le reste est sans murs, sans fenêtres, au vu de tout le monde. C'est sûr que ça peut peser, si on aime la possibilité de vivre caché. En tout cas, vu de l'extérieur, ça peut tenter, l'expérience. Et puis je suis mauvaise langue, à l'étage les pièces sont planquées. On peut donc faire la sieste sans que tout le monde vienne voir comment ça dort, un nouvel arrivant.

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Deuxième arrêt : Trois-sauts. Là, je vous emmène dans la zone interdite (frissonnez !). En fait, il s'agit de la zone qui a été dessinée par la Prefecture pour permettre aux amérindiens de vivre pèpères sans afflux touristiques. Donc, on ne peut y aller qu'avec l'autorisation dûment signée de Monsieur le Préfet. Par contre : respect total, donc pas de photos, vidéos et tout le tralala du parfait petit reporter en goguette. Ainsi, aimés lecteurs de blog, j'en suis désolée, mais vous n'aurez guère à vous mettre sous la dent que mes descriptions chatoyantes du mode de vie (ce que j'en ai vu du moins) à Trois sauts. Et soyez prudent parce qu'en l'absence de photos, je peux bien inventer ce qui me plaira.

Trois sauts est la "ville" la plus au sud de la Guyane. Au delà : pas de salut. La route n'y existe pas, le seul moyen de déplacement, c'est la pirogue (ou l'hélicoptère, mais généralement le RMI ne permet pas de s'en acheter un). Il n'y a donc pas de routes. D'ailleurs, on se demande bien à quoi ça servirait, vas-y, toi, transporter un 4x4 par pirogue et on en reparle ! Les indiens y vivent presque comme on pourrait l'imaginer avec des livres d'images. Les maisons sont les mêmes qu'à Camopi, en bois et très aérées. Par contre, toutes les femmes sont seins nus, avec juste une jupe-pagne-paréo et des claquettes alors que les hommes portent indifférement le kalimbé (le fameux pagne rouge qui aurait si bien été avec le bonnet de Cousteau) ou short-tee shirt et claquettes. D'ailleurs, je ne sais pas qui a inventé les claquettes, mais j'espère qu'il avait déposé le brevet, il doit être plus riche que Bill Gates à l'heure actuelle... Nous avons croisé un jeune père, tout fier avec son bébé dans les bras. Le petit avait des colliers de perle enroulés autour de chaque articulation, ce qui mettait de la bien jolie couleur sur lui. Le père l'avait couché sur son avant bras et lui passait de l'eau partout pour le laver. Baptême au fleuve !

DSCN3386Enfin, troisième et dernière escale, Saül. Là, la zone interdite (frissonnez !) est bien derrière nous. Saül est une ville (petite) au beau milieu de la forêt et où vivent beaucoup d'orpailleurs. Comme nous sommes passées au moment de la sieste, ils devaient faire la sieste et nous ne les avons pas vus. Comment définir Saül ?... Hum... Imaginons ensemble une ville dont les rues seraient de terre rouge, bien latéritique et ayant tendance à se transformer en rivières de boue sous la pluie... Où les transports ne se feraient qu'en quad ou à pied... Où la cathédrale serait toute en bois blanc et le dispensaire une vieille maison créole superbe mais peut-être un peu DSCN3393vieillote... Avec, par-dessus tout ça, une ambiance particulière, de bout du monde, de ruée vers l'or, de San Francisco bien avant le Golden Gate avec des chants de poules et de parpayos... Il y a un casino à Saül. Et non, laissez donc cette mentalité de ménagère au vestiaire, il ne s'agit pas d'un supermarché. C'est un vrai casino, un tripot dans lequel (mais c'est peut-être que j'avais attrapé une insolation) on imagine bien que des revolvers sont braqués sous la roulette et que des desperados cachent des as dans leurs manches... Non, je n'ai pas croisé Clint Eastwood là non plus... Mais pourtant, encore et encore, la musique d'Ennio Morricone résonne dans cette bourgade...

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Pour ma santé mentale, il était temps de rentrer sur Cayenne...

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Toutes les photos et plus encore sont sur : http://picasaweb.google.com/mokachet/MissionHLicoptRe

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