La grande parade de Kourou

Après la balade sur la Crique Yiyi, nous étions tout juste assez en forme pour aller admirer la grande parade de Kourou. Un coup Cayenne, un coup Kourou… C’est chouette avec le carnaval, ces changements de décor !

Déjà, sur place : étonnement. La (je devrais dire LA) rue était complètement envahie par la populace. Des gens étaient juchés sur des transformateurs, d’autres sur des toits… Même un qui était juché dans le panier d’une grue, c’est dire !

De fait, la parade sur Kourou, c'est kek chose. D'abord, les troupes circulent beaucoup plus rapidement qu'à Cayenne : pas de temps de pause démesuré entre les groupes qui défilent. Du coup, ça maintient l'ambiance et on a de la musique presque non-stop. Et que c'est chouette ces percus... Et, je ne sais pas si les groupes avaient fait des efforts particuliers pour la grande parade de Kourou, mais c'était particulièrement coloré et, parfois, assez décalé. Les femmes peintes ont connu un grand succès d'estime alors qu'elles étaient pourtant drôlement vêtues par rapport à d'autres jeunes défilantes fort bien faites de leur personne... Mais n'anticipons pas les réjouissances !

D'une manière générale, le thème floral a été celui le plus travaillé. De beaux chapeaux tout fleuris sur de belles dames souriantes, des jeunes filles hilares avec des pétales dans le dos, les pieds transformés en tiges mouvantes et sautillantes, une belle fleur glissant sur l'asphalte avec la grâce d'un papillon ou des hibiscus (mâles et femelles sivouplé !) qui défilaient en bouquets bien serrés...

Admettons tous ensemble que, quand même, on n'a rien trouvé de mieux qu'une fleur pour mettre la beauté en valeur... Une mercedès ? Oui, aussi, mais en entretien, ça peut coûter plus cher non ? Non ? Ah, j'y songerais, à l'avenir...

De çi de là, les enfants participaient eux aussi à la fête avec quelques déguisements qui n'avaient rien à envier aux grands... Ainsi, quelques fées, des lutines qui avaient (enfin ?) des vêtements à hauteur de leur malice, une Batgirl qui défiait du regard quiconque osait la prendre en photo et, si Ma Dalton nous lit, qu'elle ne s'inquiète pas : nous avons retrouvé Joe, en uniforme de bagnard, son air avenant et ses sourcils froncés !

M'enfin, ne faisons pas les timides... Nous z'autres, soyons honnêtes, quand on entend "Carnaval" et d'autant plus quand on entend "Carnaval en Amérique du Sud", on pense tout de suite... Comment ça aux caïpirihnas sur la plage de Copacabana ? Non mais faut sortir un peu les loulous ! C'est pas ça du tout, l'ambiance carnaval ! Mais fi, vous me blaseriez presque avec votre inculture ! Allez, je suis bon prince : si je vous dit... Voyons... String ? (Quelques regards s'éclairent) Hauts talons ? Fesses rebondies ? Plumes multicolores ? Ben oui voyons, les écoles de Samba ! Alors, je ne sais pas si ces défilantes font encore partie d'une quelconque "école" de Samba ou si ce terme a une autre signification, là, dans ce contexte, mais je peux vous garantir que le jour où je sais remuer mon arrière train comme ça, je n'irais plus à l'école des popotins, ça non... Donc, vous l'aurez compris, les écoles de Samba défilaient pour la première fois sous nos yeux esbaudits là, pour la grande parade de Kourou. La première à venir se faire admirer était une jeune personne simplement vêtue d'un string et de peinture verte. Sur sa poitrine qui n'était pas opulente mais qui savait se montrer était indiqué "Patawa". Ca donne le ton, tout de suite. Et ça a l'avantage d'indiquer qui vient ensuite puisque Patawa c'est le nom d'un groupe. Pas bête, hein ? Remarquable en tout cas, ils n'avaient pas besoin de bannière, les bougres.

Les belles dansent avec vigueur sur des talons d'une hauteur impressionnante, se déhanchant avec vigueur et grand sourire... Parce que ce n'est pas le moindre de leur charme que ce sourire qu'elles ont en permanence et qui laisse sous entendre qu'elles sont heureuses d'être là, de danser et d'être admirées. Parce que, en ce qui concerne l'admiration, elles sont servies les cocottes... 

Après les mignonnes à pied, arrivent les chars sur lesquels ont été installées de mini-estrades sur lesquelles les danseuses bougent en cadence... (Oui je sais, plusieurs "surlesquels" qui se suivent, ça fait un peu gâteau à étage... Mais ça peut y ressembler, figurez-vous !) A des hauteurs parfois impressionnantes. Comme elles sont un peu loin du sol, pour les mettre en valeur, elles sont toutes emplumées. Comme j'ai un mauvais esprit, j'ai tendance à remarquer que ce sont aussi les moins jeunes. Mais c'est ma jalousie féminine qui parle... Ceci dit, je ne suis pas mécontente de savoir qu'elles ne sont pas, elles non plus, à l'abri de l'outrage des ans. Non mais.

Enfin, le défilé s'achève sur un grand vidé pour lequel, à l'inverse de ce qu'on a pu voir à Cayenne (mais peut-être par manque de chance), les gens participent réellement, courant et dansant dans les rues derrière "Le Monstre" qui ramène tout un chacun chez lui...