La crique des deux pères

6 février 2008

Le lendemain de la balade dans la crique Yiyi et de la grande parade, nous étions (encore) fort motivés pour aller ENCORE plus loin ! Enfin, pas tout à fait... En sortant de l'eau de la crique Yiyi, les fesses mouillées et les muscles un peu endoloris, nous fûmes abordés par un couple de gens qui allaient, eux, profiter de cet espace que nous laissions, vierge, derrière nous. Ca a été l'occasion de se refiler des bons plans kayaks, carte en main (enfin eux, nous on a toujours que la carte touristique sur laquelle on ne voit même pas Javouhey...). Donc, ces charmants gens nous ont refilé le plan "Crique des deux pères" pendant qu'on leur refilait la Crique Gabriel. Spot archi-connu, oké, mais qui vaut son pesant de cacahouètes. D'ailleurs ça fera l'objet d'un prochain post, histoire de vous convaincre.

Donc, disais-je, nous étions motivés pour aller presque plus loin. En effet, la crique des deux pères c'est à Macouria ce qui fait sensiblement moins loin que Sinnamary et pourtant j'aime beaucoup Sinnamary.

Nous partîmes donc après le thé (compter 10 heures bien sonnées) pour arriver, ô quel beau calcul, pile poilà la marée haute sur la crique des deux pères. Ca a l'air fou comme ça, mais on a un mal d'enfer à comprendre comment ça marche la marée dans des criques loin dans les terres. Parce que, sur le littoral c'est simple... Dans les criques, ça rigole moins.

C'est donc une crique toute charmante. Très boisée, avec des arbres qui viennent toucher l'eau de leurs doigts effilés, flottant avec grâce, remontant leurs racines d'un geste aérien au passage des frêles esquifs qui visitent leur territoire... Vous l'aurez compris à ces quelques mots : il y avait beaucoup moins de moucou-moucous qu'à la Crique Yiyi. Ou alors, autre hypothèse : nous étions déjà beaucoup plus agiles et nous évitions sans même les voir les repères sombres et malicieux des moucou-moucous attireurs de kayaks...

Ceci dit, par endroits on arrive a bord d'abbatis de grande taille. Ce sont les futures installations agricoles de la savane Matiti. Deux types d'abbatis : l'abbatis-feu, sur lequel on a tout brûlé pour débrousser et fertiliser le sol, et l'abbatis-bulldoser sur lequel on a laissé quelques grands arbres sans doute pour du bétail ou parce que ça permet de maintenir certains végétaux à leurs pieds. Ce n'est pas toujours fait bien proprement, la rivière en ramasse une bonne quantité. Et puis, pour les promeneurs du dimanche comme nous, ça fait de sacrées trouées dans la forêt qui laissent, sinon rêveurs, du moins assez dubitatifs.

Enfin nous nous arretâmes pour une sieste bien méritée. Ces quelques clichés montrent à quel point l'entrée dans la forêt amazonienne peut être dangereuse et combien il faut se méfier des bêtes atroces qui, partout, rôdent à la recherche d'une proie humaine (forcément humaine, sinon ça n'a pas d'intérêt...)... Avec, en plus, une petite précision : c'est la saison des pluies !

Nous avons encore croisé un fruit étrange dont nous cherchons la nature... Alors si quelqu'un veut nous l'indiquer : nous sommes preneurs de toute information permettant d'identifier cette calbasse !