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Le cri du Kikiwi
17 février 2008

Soirée touloulou au grand blanc

DSCN4133J'ai hésité... Devais-je faire un post pour la grande parade de Cayenne ? Certes, c'est fort joli... Mais s'il n'y a que les photos d'intéressantes, pourquoi vous barbouiller les yeux avec un bavardage qui, peut-être, n'apporte rien au propos ? La réponse me vint alors : puisque mes propos ne rajoutent rien aux images, je vous les fournirais ainsi, libre de commentaire. Mais, comme, tout de même, j'aime bien causer (surtout à vous, ô attentive assistance) je vous raconterais, sur ces images fabuleuses, une autre histoire de carnaval : celle de notre soirée touloulou au Grand Blanc. Pour laquelle je n'ai pas de photos. DSCN4135

Ainsi donc, un jour au boulot, l'une de mes charmantes collègues me proposa d'aller profiter une méga soirée top de hot pour les derniers jours du carnaval : la soirée du Grand Blanc. Devant ma mine étonnée, elle m'en expliqué le menu. Il s'agissait d'une soirée touloulou mais où les femmes non grimmées avaient tout de même le droit d'entrer.

DSCN4141Pour la petite histoire, elle me confia avoir été faire la touloulou l'année passée chez Nana. En voulant enjamber une flaque, elle retroussa, de ses mains gantées, ses jupes. Or, chose affreuse, elle dévoilà, ainsi, un bout de peau qui montra à l'assistance qu'elle était blanche. Or, la touloulou ne devant en aucun cas se dévoiler, elle fût huée à cette occasion.

Là, pas de tels risques pour nous : nous pouvions aller à visage découvert.DSCN4168

Or, par ailleurs, cette soirée était l'occasion d'un duel entre deux groupes carnavaliers : les Mécènes et les Blue Star. Or, lors de mon premier voyage en Guyane, j'avais entendu parler d'un éminent membre du groupe des Blue Star : il s'agit bien évidemment de "Sa Majesté Quequette" ! Ainsi donc il allait se donner en public et je risquais de ne pas être de la partie ? L'angoisse me pris ! J'en parlais donc immédiatement à l'homme.DSCN4176

L'homme, lui, était moyennement motivé. Envisager une soirée dans un lieu bruyant, avec des gens se trémoussant sur une piste ne l'a pas fait grimper au plafond. Pas plus que la perspective d'entendre Quequette sur scène. Cet homme a un sens pratique évident. Toutefois, il accepta de m'accompagner. Si ce n'est pas de l'amour, je ne sais ce que c'est, mais en tout cas ça y ressemble drôlement.

Le dimanche soir convenu, nous étions donc, après les pizzas, en route vers le GrandDSCN4196 Blanc, sur la route de Macouria. Il pleuvait comme il sait pleuvoir en Guyane. Heureusement, nos tenues de lumières étaient composées de choses pas trop délicates (jean et tee-shirt) sinon elles auraient été toutes gâtées (j'adore lire ça dans les vieux bouquins : gâter une robe c'est merveilleux comme truc).

DSCN4155Des touloulous circulaient au milieu de la foule, cherchant un partenaire pour les chansons que déclamaient les Mécènes. Les hommes, en rang comme des poissons sur l'étal, faisaient semblant de ne pas les voir. Ca doit être frustrant de ne pas être choisi, sans doute ? Les femmes, derrière leurs masques, semblaient jauger tout ce beau monde, frôlant certains qui se regonflaient de plaisir anticipé pour retombaient comme un soufflé quand le masque passait sans finalement leur accorder plus d'attention que ça.DSCN4146

Curieuses, nous nous approchâmes de la piste avec ma collègue. Rapidement, nous fûmes invités par des gens que nous ne connaissions ni d'Adam ni d'Eve pour une première biguine. Hommes, femmes : même règle : il est interdit de refuser une danse. Le problème, c'est pas tant de danser, mais de savoir comment on danse. Dans mon cas, la biguine, connais pas. Mon cavalier a bien tenté de m'apprendre, mais vu que nous étions à côté des enceintes, que j'avais des bouchons dans les oreilles et que je ne comprenais pas grand chose à ce qu'il me disait, et ben j'ai pas bien compris comment ça se faisait cette chose là. En tout cas j'ai trouvé ça très rigolo.

Rigolo aussi le spectacle de la salle...  Les hommes serrent leur touloulou dans leurs bras avec une sorte de farouche détermination, les yeux fermés, comme s'ils étaient dans un rêve dont, surtout, ils ne voulaient pas s'éveiller. C'est à la fois touchant et assez inattendu.

DSCN4160Par la suite vint la mazurka. Si, comme moi, vous envisagiez une sorte de danse de salon basée sur un rythme polonais du genre "Chopin à sa période hard core", vous allez être déçus. Il s'agit d'une biguine, mais sans les contretemps qui embrouillent ma pauvre tête. Là, du coup, c'est facile. On peut facilement se croire la reine de la soirée... Sauf que, au moment où vous vous y attendez le moins arrive le "Piqué". Aha ! Et là vous êtes fait et refait. Heureusement, ma coiffeuse m'avait expliqué les tenants et les aboutissants de l'histoire : pas compliqué le piqué : ce qu'on fait avec son mari couché, là on le fait debout. Ah ? Ah. Bon, à voir en fonction des cas, mais il s'agit de donner de grands coups de bassin à son partenaire au rythme de la musique, partenaire que d'ailleurs on ne connaît pas et qu'on se demande surtout quand est-ce que ça va s'arrêter. Mon cavalier, galant homme, m'expliquait comment danser : "le bassin, le bassin" répétait-il. Ce qui est devenu l'hymne de notre maisonnée pendant des jours. Nous sommes de grands enfants.DSCN4207

Une fois ces expériences faites, je me dirigeais vers le bar, pour y retrouver mon digne époux qui essayait désespérément de ne pas remarquer que des touloulous lui tournaient autour et même que certaines lui avaient frôlé qui la main, qui le poignet et voire même le popotin. Ces femmes ont vraiment toutes les audaces tout de même.

Ainsi, forts de cette expérience riche en couleurs, nous nous retirâmes dans nos quartiers. Ce n'est que le lendemain que je me rendis compte que nous n'avions entendu que les Mécènes et pas les Blue Star. Damned, il faudra refaire une sortie l'année prochaine pour entendre, ô joie, sa Majesté Quequette sur scène ! (Mais, précise l'homme, cette fois ce sera sans lui, ah mais !)

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